Les origines de la moxibustion japonaise
Okyu Do : La voie de la moxibustion japonaise
Moxa (« Mogusa » en japonais) signifie « Herbe à bruler ». La moxibustion consiste à utiliser une plante sèche et traitée -l’armoise- qui est ensuite allumée pour que sa chaleur et l’énergie générée par sa combustion pénètrent dans le corps. Les textes les plus anciens faisant référence à la moxibustion datent de 400 av JC environ. Ils établissent que la moxibustion est la solution dans le cas où les aiguilles ne fonctionnent pas et font remonter l’origine de la pratique aux peuples du nord, qui souffraient du froid et devaient traiter les maladies à l’aide de la chaleur du moxa.
L’acupuncture et la moxibustion ont été exportés de la Chine vers le Japon. Tout comme d’autres pratiques, elles y ont alors, par réappropriation progressive, atteint un degré de raffinement particulier.
La diversité des techniques
La moxibustion selon différentes modalités: directes et indirectes.
Les modes d’application de la moxibustion sont nombreux et se divisent en deux techniques : moxibustion directe (Okyu) et moxibustion indirecte (Onkyu). L’une se pratique en plaçant directement le moxa sur le corps, l’autre en tenant le moxa à une certaine distance de la surface du corps.
La moxibustion directe consiste à former des petits cônes de moxa, que l’on pose sur la peau. Il y a différentes modalités de formation et d’administration de ces cônes. La technique la plus populaire au Japon est celle de l’Okyu (« grain de riz »), qui consiste à élaborer de petits cônes de la taille d’un grain de riz, qui sont ensuite appliqués sur la peau.
Quant à la moxibustion indirecte, il existe également plusieurs techniques : des « cigares » dont on approche le foyer de la peau, des boîtes renfermant le moxa et que l’on applique sur le corps, des bambous remplis de moxa (Ontake) et que l’on tapote, roule ou presse, … Enfin, la technique Kyotushin -une technique comprenant une aiguille combinée au moxa.
Les effets thérapeutiques
L'action physiologique de la moxibustion: le sang, les lymphocytes, les protéines et l'énergie
La moxibustion a un effet particulier sur le sang et le système immunitaire :
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Une augmentation de l’activité lymphocytaire (globules blancs), donc de la réponse immunitaire (production d’anticorps);
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Une augmentation de la production d’hématies (globules rouges) et d’hémoglobine, donc du transport d’oxygène aux organes ;
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Une augmentation du niveau de calcium dans le sang, qui favorise la minéralisation du squelette et exerce de nombreuses autres fonctions (contraction musculaire, sécrétion hormonale, coagulation sanguine ou encore l'activation d'enzymes, …) ;
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Une augmentation des compléments sériques, un réseau de protéines qui facilitent l’élimination des débris cellulaires ;
D’un point de vue énergétique, la moxibustion a comme action de renforcer à la fois la capacité de l’énergie défensive (Wei Qi) et lorsque la chaleur pénètre en profondeur, de stimuler l’énergie nutritive (Ying Qi). Elle permet ainsi une réponse rapide en cas d’atteinte ponctuelle et favorise également la récupération en cas de grande faiblesse ou de longue convalescence.
Reconnaissance et statut officiel
En France: une reconnaissance symbolique mais pas de statut légal pour la moxibustion.
Au Japon, l’acupuncture et la moxibustion cohabitent en tant que techniques médicales, où elles sont l’objet de deux spécialités et licences différentes. En Chine en revanche, les deux disciplines sont enseignées dans le même cursus d’études et ne font pas l’objet de diplômes distincts.
En France il n’existe actuellement aucun titre professionnel ni diplôme reconnu pour la moxibustion.
L’acupuncture et la moxibustion ont été toutes les deux inscrites en 2010 sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité par l’UNESCO.