Le corps: le physique et l'énergie
Le corps humain: des structures matérielles et de l'énergie.
Les pratiques de santé et de bien-être fondent en général leur approche autour de deux grands axes de compréhension, entre tradition et modernité :
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le corps est constitué d’éléments physiques, de pièces et de matières dont le bon état est la condition de la santé : les muscles, les os, les organes, les vaisseaux, les substances (le sang, la lymphe, etc), … La bonne santé dépend de l'intégrité de ces différents éléments, de leur bon état propre ainsi que de la préservation de leur environnement au sein du corps (leur "loge").
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le corps est traversé par un courant d’énergie : la « force » qui passe, anime et met en mouvement, nourrit, métabolise, protège, etc. C’est le fameux "Qi" en chinois (ou "Ki" en japonais), terme que l’on peut traduire par « souffle vital ». La bonne santé dépend de la bonne circulation de l'énergie, dont le blocage ou l'altération accompagne donc la maladie.
Pour favoriser la bonne santé il est nécessaire de travailler sur les deux plans : le bon état des différentes « pièces » et une bonne circulation de l’énergie, dont le blocage accompagne la maladie.
Le trajet de l'énergie: les méridiens
Le corps est parcouru de trajets énergétiques: les méridiens
L’anatomie énergétique du corps humain ne se résume pas exactement aux circuits conventionnels. En effet, l’énergie parcourt le corps en suivant des trajets transversaux aux structures matérielles : ce sont les fameux méridiens énergétiques. Il a longtemps été difficile d’en mettre l’existence en évidence, aucune expérience ne parvenant à démontrer une propagation correspondant à leur trajet. A la fin des années 2000, des chercheurs coréens de l’Institut de pharmacologie et laboratoire de biophysique de Séoul (2009) ont enfin réussi à mettre en évidence des petits canaux idoines, sous la peau et même en surface des organes, à l’intérieur des vaisseaux sanguins et lymphatiques. Trois structures importantes ont été détectées à l’intérieur de ces canaux : un grand nombre de cellules souches, des fibres collagènes, de grandes quantités de molécules d’adénosine triphosphate (ATP). Les méridiens rassembleraient donc les trois facteurs de la régénération : les cellules souches pour réparer les dommages, les fibres collagènes pour réparer les tissus, les molécules d’ATP pour assurer la régénération énergétique. Bref : les méridiens construisent la carcasse énergétique et constituent bien une structure fondamentale de la physiologie humaine.
La stimulation d’un point du méridien activerait les cellules souches, les fibres collagènes et les molécules d'ATP et déclencherait leur afflux, permettant la régénération et améliorant la physiologie sur le trajet de celui-ci (l’organe, les tissus, …).
L'accès à l'énergie: les points
On accède au flux d'énergie par des points, que l'on peut stimuler de différentes manières.
Les méridiens énergétiques parcourent le corps à des profondeurs variables. Leur trajet est parsemé de « sas » d’accès, qui se situent à la surface à l’image de la bouche d’un puits permettant d’accéder à une voie souterraine plus profonde : ce sont les fameux points énergétiques (ou « tsubos »), bien connus des acupuncteurs notamment. Ils sont détectables à l’activité électrique qui les caractérise, mais un praticien expérimenté les perçoit, au regard ou au toucher : aspect visuel, consistance, température, ….
La stimulation de n’importe quel point produit plusieurs réactions physiologiques fondamentales : elle agit sur la transmission de l’information nerveuse, modifie l’état et la circulation des fluides corporels, influe également localement sur l’état des tissus. Enfin, elle agit sur les récepteurs des membranes qui entourent n’importe quel organe et régularise ainsi l’activité cellulaire.
L'harmonisation de la santé : l'approche Kyo/jistu
Le travail du praticien permet un rééquilibrage des énergies nécessaires au bien-être: protéger et nourrir.
Placé devant un trouble quelconque, le praticien en Shiatsu cherche d’abord à en identifier la nature énergétique : le « vide » (« Kyo » en japonais : par exemple en cas de fatigue par manque d’énergie « saine »), ou l’excès (« Jitsu » : par exemple lorsque la fatigue est causée par invasion d’un élément « pervers »). Puis il cherche à en localiser le foyer (la « loge ») : un méridien, un organe, une substance ou un tissu, …. Il adopte alors une stratégie (chasser l’élément pervers, tonifier l’énergie saine, nourrir en cas de manque, réchauffer en cas de froid, faire circuler en cas de stagnation, etc.). Pour cela, il choisit des trajets et/ou des points spécifiques (il en existe 361 en médecine traditionnelle chinoise, auxquels s’en ajoutent d’autres : les trigger points, les points de Knap, etc).
Agir sur différents plans de la physiologie
Agir sur le plan mécanique: la posture et le mouvement.
Agir sur la circulation des flux et la vascularisation des tissus.
Agir sur le système nerveux, central et périphérique.
Agir sur les récepteurs et le métabolisme cellulaires.
En réalité le Shiatsu ne "choisit" pas entre l’approche "occidentale" et l’approche "orientale" de la santé : il associe les deux ... Et c’est bien ce qui en fait la force !
Les techniques manuelles consistent d'abord en des stimulations biomécaniques : pompage, pressions, pétrissage, vibrations, oscillations, étirements, mobilisations, ... Il est également possible d'y associer des outils complémentaires, permettant d'agir sur différents plans (circulatoire avec des ventouses, thermique avec des moxas, électrique avec des aimants, …). La nature, le rythme, l’amplitude et l’intensité de chaque technique est fonction de l’objectif poursuivi et des contraintes éventuelles liées à l’état du receveur.
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sur le plan mécanique : la normalisation permet de corriger la posture et le mouvement, dont la perturbation est à l’origine de troubles induits (dysfonction, douleur, fatigue, ...).
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sur le plan circulatoire : le pompage des tissus favorise leur vascularisation, donc en améliore l’oxygénation, la nutrition et le drainage métabolique.
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sur le plan neurologique : la stimulation favorise la sécrétion de différentes hormones : endorphines (contrôle de la douleur réduction de l’anxiété et de la sensation de fatigue), dopamine (concentration, plaisir, prise d’initiative), sérotonine (stress, anxiété), ocytocine (fertilité, liens affectifs, gestion du poids), mélatonine (sommeil, cycle menstruel), ….
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sur le plan cellulaire : la stimulation favorise la normalisation de l’activité des récepteurs situés à la surface des membranes entourant les organes et dont l’hyper/hyposensibilité est parfois à l’origine de réponses pathologiques de l’organisme (hypertension, asthme, maladies auto-immunes, réactions inflammatoires, ostéoporose, diabète, déficience immunitaire, …).
Stimuler la capacité d'autodéfense de l'organisme
Agir sur les structures et les flux pour améliorer la capacité d'auto-guérison.
L’action engagée a donc principalement un effet métabolique : elle renforce l’homéostasie de l’organisme c’est-à-dire la capacité naturelle de celui-ci à maintenir les paramètres biologiques nécessaires à son bon fonctionnement face aux modifications du milieu extérieur. Bref, sa capacité d’autodéfense. Cela permet d’optimiser les résultats d’une prise en charge conventionnelle et peut conduire à une modération de l'usage de médicaments, en accord avec votre médecin prescripteur.
Le champ d’accompagnement est donc très vaste. Le Shiatsu agit sur la plupart des aspects de la santé et du bien-être :
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La cohésion musculo-squelettique (muscles et articulations)
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L'état et la circulation des fluides corporels (énergie, sang et liquides)
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Le fonctionnement des viscères (organes et entrailles)
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La gestion des émotions (tensions psychoaffectives)